CARPENTRAS

L’hôpital fut construit par l’architecte Antoine d’Allemand de 1750 à 1760 grâce à la générosité d’un religieux italien Malachie d’Inguimbert. Au service du Cardinal Laurent Corsini qui devint pape sous le nom de Clément XII, il fut par la suite nommé évêque de Carpentras en 1735. Les panneaux inférieurs des anciennes armoires présentent des peintures de Siffrein Duplessis et les Peyrotte, père et fils, à demi effacées car elles furent pendant un temps recouvertes de badigeon. Au dessus des tiroirs à plantes, se trouve une très belle collection de faïences anciennes de la France méridionale : comtadines, provençales, lyonnaises, hispano-mauresques et italiennesdes XVI° et XVII° siècles, pièces décorées encamaïeu degrand feu de Moustiers, Montpellier. Dans un hôtel du XVIII° siècle bâti par l’architecte de l’Hôtel Dieu , le musée des Beaux-Arts et la Bibliothèque gardent les collections de Malachie d’Inguibert, des Peiresc et des Thomassin.

CASTELNAUDARY

Située dans l’hôpital Saint-Jacques où les Sœurs de la Charité de Nevers ont participé aux soins jusqu’en 1972, la pharmacie a été fondée en 1774 par Bertrand de Langle , évêque de Saint Papoul qui à sa mort légua à l’hôpital 25000 livres . Elle renferme de très beaux vases de Moustiers attribués aux frères Férat vers 1773-1790 , connus pour leur production de petit feu. Ils sont polychromes, ornés de feuilles d’acanthe et de bouquets de roses et de têtes de faune. Les pots en porcelaine portent la marque de Fouque et Arnoux. Dans cette pharmacie se trouvent plusieurs mortiers datant de 1622 et 1677. Sur l’un d’eux une inscription : « beaucoup de maux trouveront leur salut dans ce mortier sous la sauvegarde du sauveur » .

A remarquer, une goudronnière Magne-Lahens, sorte de verseuse en porcelaine inventée par un pharmacien de Toulouse et permettant d’obtenir « une eau de goudron irréprochable à 5 centimes le litre ». Autre curiosité, un tableau divisé en quatre registres agrémentés de flacons, de drogues et d’appareils de laboratoire, sur lequel sont inscrits quelques versets du Livre de Ben Sirac le Sage, dit encore l’Ecclésiastique (Si 38, 1-8), seul passage des Ecritures qui mentionne la pharmacie.