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OFFICINES PRIVEES




A part les officines dont les boiseries ont été reconstituées dans des musées, les plus anciennes datent du XIX° siècle. Seules des gravures, des enluminures de manuscrits révèlent les pharmacies antérieures. Les premières semblent apparues au Moyen Orient, à Bagdad dès le VIII° siècle. Ainsi cette miniature extraite d’une page enluminée du « Canon medicinae » d’Avicenne (version hébraïque du XV° siècle) représente Avicenne (980-1037), prince des médecins arabes, en manteau rouge, assis dans son officine donnant des conseils à ses élèves.

 

Une autre miniature peinte en frontispice d’un manuscrit islamique contenant le célèbre traité de matière médicale de Dioscoride daté de l’an 621 de l’Hégyre (1224 de l’ère chrétienne) et conservé dans la bibliothèque du Musée Topkapi d’Istamboul montre le décor d’une officine orientale des environs de 1200 (le pigmentarios grec ou l’ispeçiar arabe) ou d’une pharmacie d’hôpital. Dioscoride y attend soit ses malades, soit ses étudiants. Dans ce décor de faïences, apparaît le symbole de l’art pharmaceutique : la balance.

 

En Occident, aucune apothicairerie ne semble avoir existé avant la fin du XI° siècle. Jusqu’à la création des universités, les médecins laïcs cumulant l’exercice de la médecine et celui de la pharmacie, restent les principaux préparateurs de remèdes avec les moines-médecins et le clergé séculier, les interdictions de divers conciles n’empêchant pas le clergé d’exercer la médecine et la pharmacie.

Selon P. Rambaud, cette interdiction était due au fait que « Les moines –médecins , habitués à sortir à leur gré des monastères, finissent peu à peu par en négliger les règles. Ils sont sans cesse au contact avec l’élément séculier dont ils prennent les goûts et les habitudes. Attirés par l’amour du lucre, ils négligent les pauvres et ne soignent plus que les riches. Gilles de Corbeil, médecin de Philippe-Auguste, en arrive à défendre la lecture de ses livres, non seulement aux charlatans, mais encore aux moines vagabonds, qui, sous le couvert de la religion, se mêlent aussi d’enseigner et d’exercer la médecine ».

Les premières officines voient le jour en Italie et en France. Des pigmentarii, marchands d’épices précurseurs des apothicaires, remplaçant l’apothecus, médecin et apothicaire. apparaissent à la fin du XI° siècle en Italie, en France à Angers, Avignon, Paris…

A Paris, l’existence de plusieurs officines groupées dans le quartier du Petit-Pont est connue. Alexandre Neckam, venu à Paris vers 1180 précise : « Dans les maisons, les fenêtres devront être disposées convenablement et regarder du côté de l’Orient. On y exposera en plein air les récipients ou les boites faites au tour, dans lesquels sont contenus : le styrax calamite…la gomme ammoniaque, l’opopanax… »

Dès la fin du XII° siècle, la scission entre la médecine et la pharmacie entraîne des tentatives de réglementation qui se retrouvent dans les statuts municipaux. En effet, les apothicaires, vendeurs de drogues pouvant être nuisibles, pouvaient être considérés avec les serruriers et les « barbiers-saigneurs » comme des «métiers de danger». Ainsi, les statuts d’Arles promulgués entre 1162 et 1202 interdisaient aux médecins de préparer chez eux les sirops, électuaires ou autres remèdes. La préparation devait avoir lieu uniquement dans l’officine de l’apothicaire ou dans la chambre du malade. Les apothicaires, eux ne pouvaient vendre aucune drogue sans le conseil d’un médecin. Leurs médicaments devaient être de bonne qualité. Il ne leur était pas permis sans autorisation médicale « de mettre une chose pour une autre dans leurs préparations ».

Les statuts municipaux exigent la prestation du serment « d’exercer fidèlement leur office » comme le précisent ceux d’Avignon en 1242.

Ils donnent également des précisions sur les actes religieux qui sont obligatoires pour les apothicaires groupés ou non en confréries : assistance obligatoire Au service divin et aux processions, observation des fêtes de saints-patrons…

Saint Nicolas est le plus souvent adopté comme protecteur des communautés, probablement parce qu’il est le patron des pilotes qui apportent par mer les drogues indispensables pour leur commerce. C’est le cas à Paris, Rouen, Pontoise. Saint Luc est le patron des apothicaires d’Amiens, de Dieppe, de Châlons-sur-Marne. Saint Cosme et Saint Damien de ceux de Bordeaux. Saint Michel est le patron des communautés de Toulouse, Marseille, Versailles.

 

Les statuts de Pamiers (1404) prévoient un minimum de drogues dans chaque boutique : « que le médecin de Pamiers dise et recommande aux-dits apothicaires qu’ils aient dans leur boutique, électuaires, opiats et autres médicaments que, sous serment, ledit médecin de Pamiers aura jugé utiles et nécessaires à l’honneur, au service, à l’utilité de cette vénérable cité et que lesdits apothicaires, sous peine de soixante sous, les tiennent prêts à livrer…. ». Les apothicaires ne possèdent pas toujours les produits prescrits par les médecins et doivent les remplacer par d’autres qui figurent dans des listes officielles : les « quiproquo » (du latin scolastique : «quid pro quod« : ceci à la place de cela). Ainsi l’eau de pluie peut être remplacée par l’eau de fontaine, le miel par le sucre, la coloquinte par le ricin.

En 1484, une ordonnance de Charles VIII sépare les métiers d’apothicaires et d’épiciers. Tout apothicaire peut être aussi épicier mais l’épicier ne peut être apothicaire qu’après avoir servi quatre ans comme apprenti, passé un examen et fait un chef d’œuvre.

Les boutiques des apothicaires signalées par des inscriptions : speciari, piperari, pigmentari, aromatari, sont largement ouvertes sur la rue dans un endroit clair, aéré et fréquenté par la population, près d’un marché, d’une église.

Des reconstitutions faites d’après des miniatures montrent leur évolution aux X° XIII° et XV° siècle.

 

Au XVI° siècle, apparaissent des enseignes reproduisant ou évoquant le plus souvent des animaux, crocodile, vipère par exemple, des ustensiles pharmaceutiques, mortiers, pilons..

Ainsi au XVII° siècle Moyse Charas, apothicaire réputé pour sa Pharmacopée et la thériaque qu’il prépare dénomme sa pharmacie : « Aux vipères d’or ».

 

Deux vantaux ferment la boutique la nuit. Le premier se rabat horizontalement et forme une table sur laquelle les drogues sont exposées. Le deuxième, une fois relevé, forme un auvent. L’acheteur reste dans la rue selon l’usage de l’époque. Dans la boutique se trouve un comptoir avec plusieurs tiroirs. Des paquets de plantes sèches pendent au plafond. A côté de la boutique se trouve le laboratoire. Une toile de Jan van der Straet, datée de 1570 conservée au Palazzo Vecchio de Florence, représente l’intérieur de ces laboratoires. Des simples jonchent le sol avant d’être broyées dans un mortier. Au centre de la pièce, un bain-marie, à gauche, une filtration goutte à goutte, à droite, une presse à vis. Depuis le XV° siècle, les alambics font partie de l’équipement. Dans le Liber de arte distillandi, Jérôme Brunschwig décrit les appareils nécessaires à la distillation et recommande celle-ci : « L’art de distiller est utile et nécessaire de plusieurs façons pour l’amour des hommes et de leur conserver la santé… ». Les distillats servent à diverses préparations.

Les seringues font partie du matériel nécessaire à l’exercice du métier d’apothicaire qui se rend souvent à domicile pour administrer les clystères aux malades. Les drogues sont conservées dans des boites en bois peintes appelées « silènes ». Les remèdes sont placés dans des poteries émaillées de couleur et dorées, venant d’Orient (pots de Damas) ou fabriquées en France à Moustiers, Rouen, Nevers. Les onguents et huiles sont mis en boîtes d’étain ou de grès, les eaux et vins en bouteilles. Les masses pilulaires dans des bourses de cuir.

Les opérations de pesée ont une place très importante. A la base, il y a le « grain de blé ». L’obole vaut dix grains, le scrupule, vingt. Le drachme équivaut à trois scrupules, l’once à huit drachmes, la livre à douze onces.

Jusqu’au XVII° siècle, la distinction entre la boutique d’apothicaire signalée depuis le XIII° siècle par une enseigne et celle d’épiciers ou de droguistes n’est pas facile. Leurs métiers ont des interférences, d’où la fréquence des conflits entre ces corporations toutes exemptes d’impôts. D’après Jean de Renou, dans ses « Oeuvres Pharmaceutiques », « l’huile, la cire, le sucre et le miel sont les quatre principaux piliers d’une boutique pharmaceutique ».

Aux siècles suivants , les boutiques se transforment en salons et jouent un rôle très important dans l’histoire sociale et commerciale des villes.

Le rôle fondamental de l’apothicaire est sûrement celui de préparer les remèdes, celui d’un véritable artisan qui coupe, broie, mélange les matières premières pour leur confection. Les connaissances et l’habileté de l’apothicaire qui exerce un métier privilégié et jalousé des autres corporations doivent assurer une protection contre les fraudes et falsifications pour garantir la santé de la population. Des dispositions très sévères sont ainsi établies. La thériaque, par exemple, doit être préparée selon des règles très précises. Ces officines sont des lieux de consultation médicale ainsi que des endroits où la population se retrouve, échange des idées, des opinions, en quelque sorte pour certaines, des salons culturels, telle à Venise, « la. Speziera » Al Redentor. Celle-ci prend son nom de l’enseigne sur la rue représentant le Christ Rédempteur.

 

Le Rédempteur était le patron de la corporation. Sa fête est toujours la plus suivie par les Vénitiens. Elle est en effet liée au souvenir de la peste de 1576 qui provoqua des milliers de victimes et qui fut arrêtée grâce à l’intercession du Christ. En souvenir l’église du Rédempteur fut érigée.

 

Des grands vases en verre de Murano sont alignés sur les étagères. Au nombre des préparations, la « Triaca », la thériaque composée de soixante éléments, réputée miraculeuse, une panacée dont la renommée diffusa dans toute l’Europe.


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Äàòà äîáàâëåíèÿ: 2015-01-05; ïðîñìîòðîâ: 70; Ìû ïîìîæåì â íàïèñàíèè âàøåé ðàáîòû!; Íàðóøåíèå àâòîðñêèõ ïðàâ





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