LES CHEMINS DE FER

Pendant des siècles, l'homme, pour se déplacer, se servait des charrettes, des voitures, des diligences, des bateaux. Les chemins de fer et les avions sont nés au siècle dernier.

On appelle les chemins de fer "une voie ferrée". Sur cette voie circulent les trains. Il y a des trains de voyageurs et des trains de marchandises. Les trains de voyageurs sont divers: rapides, omnibus, express, directs. Les trains de grandes lignes et ceux de banlieue sont aujourd'hui très confortables et rapides. Ils comprennent un wagon-restaurant, des wagons-lits, des compartiments-couchettes. Chaque train a les fourgons pour les bagages. Les trains à vapeur ont fait place aux trains électriques.

Le service de la gare est aussi bien organisé: guichets, horaire, bureau de renseignement, bureau de location, salle de bagages, consignes automatiques, salle d'attente, buffet, restaurant, kiosques de souvenirs.

Pour partir par le train, le voyageur achète un billet d'aller et de retour, s'adresse au bureau de renseignement pour apprendre l'heure du départ et de l'arrivée, consulte l'horaire, passe sur le quai, monte en wagon. C'est ainsi que le voyage commence.

MA DÉCOUVERTE DE LA FRANCE

Il y a plusieurs façons de connaître un pays et les habitants de ce pays. Pendant les premières années du siècle, alors que la mécanique n'était pas encore la reine toute-puissante de nos sociétés, j'ai fait partie d'un petit groupe d'amis qui trouvaient leur plaisir à marcher, sac au dos et canne en main, à travers les monts et les plaines.

J'ai parcouru de cette manière une grande partie de l'Europe, et j'ai d'abord visité ma patrie. Je l'ai trouvée magnifique et plaisante. Les joies que j'ai goûtées grâce à cette découverte, elles demeurent dans mon souvenir comme un pur et miraculeux refuge à l'heure de la tristesse ou de l'anxiété.

N'est-il pas admirable de trouver pour un territoire dont la traversée ne dépasse pas en longueur un millier de kilomètres, et non d'ailleurs dans tous les sens, la plaine et la montagne, la mer et les grands lacs, l'olivier et le sapin, le palmier et le hêtre, la vigne et le houblon? Quelle ivresse, pour les jeunes hommes, de saluer toutes ces merveilles et de leur rendre hommage!

J'ai poursuivi cette exploration par le chemin de fer, avec l'auto et même en avion, au hasard de mes voyages. C'est du haut du ciel que j'ai compris en quoi ma patrie est unique et irremplaçable. La géographie de la France, pour un voyageur aérien, est merveilleusement intelligible, ce que l'on ne saurait dire de beaucoup d'autres pays. Le caractère parcellaire des cultures fait apparaître, au regard de l'observateur, l'individualisme foncier du peuple. Les routes sont bien dessinées, doublées, en maintes régions, par les luisantes voies de fer. Les canaux relient des régions que les montagnes semblaient séparer sévèrement. Les aérodromes sont innombrables. Chaque bourg a son église, son château, ses monuments. Tout l'extraordinaire tableau raconte une longue histoire humaine qui se prolonge dans la quatrième dimension de l'univers, dans le temps au moins vingt siècles.

Telle est cette France étonnante, toujours admirée, toujours convoitée, toujours menacée par miracle. Telle est cette France paradoxale et raisonnable, sans laquelle, osons affirmer, le monde humain serait soudain très pauvre, soudain dessaisi d'une belle justification et surtout, d'une raison de vivre.

G. Duhamel