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PATRIMOINE PHARMACEUTIQUE




 

Les œuvres d’art évoquent une période de l’histoire et sa recherche de l’esthétique dans un courant intellectuel. Celles qui constituent le patrimoine hospitalier sont en outre les témoins de l’ingéniosité, de l’esprit de charité et de solidarité des hommes pour redonner l’espérance, lutter contre la fatalité et les injustices de la vie, faire reculer la maladie, la pauvreté et la mort. L’évocation de ces œuvres d’art se veut en quelque sorte un hommage à un monde où charité, solidarité, dévouement étaient en lutte contre l’indigence et la souffrance.

 

A L’ORIGINE DE L’HOPITAL OCCIDENTAL : L’HOTEL-DIEU

« Triompher du mal, ici-bas par la guérison, là-haut par la rédemption. »

La charité exercée, en Occident par l’église, de la naissance du christianisme jusqu’au XVIII° siècle, de façon temporelle, au jour le jour, dans l’urgence, a donné naissance à des œuvres d’art intemporelles que nous proposons ici, à regret de manière non exhaustive.

C’est à Byzance, en 363, sous l’égide de Saint Julien l’apostat qu’est fondé le premier établissement destiné à accueillir des malades. D’autres hospices sont créés pour les vieillards, les femmes enceintes… Ainsi au VII° siècle, Alexandrie compte douze maternités.

En Occident, le christianisme, comme l’attestent les monastères et leurs bibliothèques, pharmacies, jardins botaniques, s’intéresse dès la chute de l’Empire romain d’Occident à la santé morale mais aussi à la santé physique de la population. A l’époque mérovingienne (481-751), à proximité de l’évêché, apparaît la maison des pauvres. Plus tard, sous l’époque carolingienne (751-987), chanoines et moines se substituent à l’évêque. Dans chaque monastère, le frère aumônier est chargé de l’accueil des pauvres et des pèlerins qui sont hébergés dans un local proche de la porte de la maison, « l’hospitalia » (au sens étymologique du terme, «la chambre pour les hôtes »). La présence, parmi les assistés, d’infirmes et de malades inspire chez les moines qui les accueillent dans des infirmeries ou des hôpitaux, des préoccupations d’ordre médical. Les religieux, en fondant les premiers hôpitaux, en soignant les pauvres par charité ont suivi les paroles du Christ dont Saint Mathieu s’est fait l’écho :

« Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux. ».

Lors de la chute de l’Empire romain et de la décadence qui s’en suit, sous l’impulsion de certains dirigeants de communauté, les monastères servent de lieu d’asile à l’art de guérir que les moines exerceront du V° au XII° siècles en concurrence avec les laïcs avant de se voir interdire l’exercice de la médecine par les supérieurs des couvents. Au V° siècle, Saint Patrick en Irlande, au VI° siècle, Saint Benoît et Cassiodore, savant bénédictin qui rédige les « Institutiones divinarum et humanorum » dans lesquelles il recommande aux moines : « Apprenez les propriétés des simples et des remèdes composés… » sont les premiers à inciter les moines à soigner leurs prochains. Ces couvents atteindront leur apogée sous le règne de Charlemagne.Devant l’essor démographique, les brassages de populations, pèlerinages, croisades, épidémies, les hôpitaux créés par l’Episcopat ainsi que par les Ordres Hospitaliers se multiplient pour l’accueil et le soin des malades. Les moyens sont modestes mais la Charité fait le reste.

 

L’architecture et la décoration de ces lieux conservent le souvenir de cette présence religieuse, la préoccupation essentielle : être un lieu de culte, un lieu de propagation de la foi. Certains de ces hospices sont restés célèbres. Selon le « Callixtinus » les hôpitaux de Jérusalem, de Montjoie à Compostelle et Sainte Christine au port d’Aspe étaient les plus remarquables. Les hôpitaux fonctionnent selon des règles calquées sur celles de l’hôpital Saint –Jean de Jérusalem. Celles-ci promulguées le 15 mars 1181, prévoient que « soient loués quatre mièges sages ( médecinssavants) qui sachent connaître la qualité des urines et la diversité des maladies, et puissent donc administrer les remèdes de la médecine ».

 

Selon la théorie humorale (Cf. théorie humorale) héritée de l’Antiquité, l’urine est le reflet de l’équilibre ou du déséquilibre des quatre humeurs de l’organisme. Aussi pour émettre un diagnostic, le médecin mire les urines du patient dans un vase dénommé « matula ». C’est l’uroscopie.

 

La « matula » est l’emblème de Saint Côme, le patron des médecins, alors que le pot à onguent est celui de Saint Damien, le patron des pharmaciens (Cf. Saint-Côme et Saint-Damien : en préparation)

 

Le traitement du malade est à la fois spirituel et matériel. Après confession et communion, celui-ci, son âme purifiée, son corps lavé, peut recevoir les soins. L’alimentation en fait partie intégrante. Elle suit chaque semaine un calendrier avec des « jeûnes » qui ne signifient pas suppression de la nourriture mais variation de l’alimentation. De telles règles jointes à la confiance en Dieu amélioraient l’état des malades les moins atteints. Dans les cas les plus sérieux, remèdes et opérations chirurgicales sont nécessaires. Les remèdes sont fournis par la nature.

 

La pharmacopée médiévale comprend six classes de remèdes correspondant à des états pathologiques précis : les plantes contre les fièvres, les plantes des femmes, les plantes vulnéraires, les purges, les plantes des maux de ventre, les plantes antivenimeuses.

D’après une croyance, rencontrée par ailleurs dans les civilisations orientales, l’aspect de la plante permet de connaître, ses propriétés thérapeutiques, c’est « la théorie des signatures ».

Selon celle-ci, Dieu a prévu dans la nature des plantes qui présentent des analogies (forme, couleur, habitat) avec la maladie ou l’organe à traiter.

Le Saule et la Reine des Près, poussant dans des lieux humides sont bons pour les rhumatismes. Ces deux plantes contiennent des salicylates. Coïncidence heureuse, un dérivé de ceux-ci est l’aspirine, son nom provient de Spiraea ulmaria ( Reine des Prés). La Chélidoine, sécrétant un latex jaune-orangé, est indiquée dans les maladies du foie. La feuille de Pulmonaire, dont la forme rappelle celle du poumon est adoucissante et pectorale. D’autres drogues, dont la signature ne tiendra pas ses promesses, passeront dans l’oubli.

 

Le jardin médiéval, associant le beau et le bon, s’ordonne selon les principes de la représentation symbolique du paradis. Au centre du jardin, la source d’eau vive, la fontaine, ou à défaut l’arbre de vie, espace circulaire. Le cercle, symbole géométrique de la sphère figure l’immensité et l’éternité, attributs de Dieu. Cet espace circulaire est entouré de quatre carrés, le terrestre, les quatre éléments, les quatre saisons, espaces liés à la vie végétale du jardin.. Les quatre allées ou quatre fleuves d’Eden qui prennent leur source à la fontaine se dirigent en direction des quatre points cardinaux et symbolisent les bras de la croix.

Les ensembles monastiques peuvent être imaginés d’après les archives du monastère de Saint-Gall, abbaye suisse reconstruite en l’an 820 qui a, comme celle de Reichenau, subi l’influence de la règle irlandaise de Saint Colomban. Sur le plan apparaissent «la domus medicorum» (infirmerie), « l’hortulus» (potager), le « pomarius »(verger) «l’herbularius» (jardin des simples) où seize à vingt plantes médicinales sont cultivées si on se réfère au plan de Saint-Gall : sauge, rue, iris, pouliot, sisymbrium, cumin, livêche, fenouil, haricot, sarriette, menthe, romarin, balsamite menthe-coq, fenugrec; lys et rose pour fleurir les autels, «l’armarium pigmentorum», sorte de réserve et non l’armoire à pigments. Par la suite, «l’armarium pigmentorium» signifiera l’armoire aux pigments ou drogues exotiques ou poisons et sera comme le jardin médicinal sous la responsabilité d’un moine. Dans la « Scriptoria» (de la racine indo-européenne «sker» = gratter) , bibliothèque sont rangés les arbolaires (traités de botanique), les antidotaria (pharmacopées).

Les produits sont achetés chez des épiciers ou apothicaires. Ainsi l’Hôtel-Dieu de Paris, au XV° siècle, s’approvisionne chez dix huit fournisseurs dont la majorité est installée sur le Petit Pont ou aux alentours. Chaque année, les apothicaires donnent aux hôpitaux quelques fournitures : sucre, poivre, safran...

Les apothicaires n’ont pas le monopole de la vente. Les « herbiers » vendent les plantes médicinales, les «pévriers», le poivre, les «ciriers», la cire…

 

Héritière de la tradition médicale arabe, juive, grecque et latine, l’école de Salerne est fondée au IX° siècle à proximité des abbayes bénédictines de Montecassino et de San Benedetto au cœur de la Méditerranée et deviendra l’école de médecine la plus importante du Moyen Age, la Civitas Hippocratica.(Cf Salerne : en préparation).

 

Le Moyen Age, pour s’occuper des exclus réalise un modèle religieux, culturel, « scientifique » et économique. Mais à la même époque, les hôpitaux arabes en plus de leur vocation d’accueil et de soins sont le lieu d’enseignement des sciences médicale et pharmaceutique. (Cette notion n’interviendra en Europe que beaucoup plus tard, au XIX° siècle.)

Souvent les pharmacies hospitalières, les apothicaireries où s’est réfugié le visage de la pharmacie des temps révolus, subsistent. Avec leurs boiseries, peintures, manuscrits, enluminures, céramiques, cuivres, étains qui sont les témoignages de l’art de cette époque et de leur art de guérir. Les œuvres d’art expriment la richesse et la dévotion. Une place privilégiée est réservée au Christ et à ses saints, plus particulièrement Saint Roch, Saint Sébastien, Saint Côme et Saint Damien.. Mais rares sont les pharmacies antérieures au XVII° siècle qui ont été conservées. Seules, des gravures les restituent comme cette miniature de « Chirurgia » de Ruggero de Salerno (manuscrit du XIII° siècle).

 

Dans ces apothicaireries, les faïences prédominent. La venue en Espagne de potiers islamiques a suivi la conquête arabe dans le sud du pays et l’instauration du califat de Cordoue au VIII° siècle. Originaire d’Orient, « l’Albarello » (ou albarel), du persan « El barani », pot à épices, propre à contenir des substances solides ou pâteuses se présente comme un pot cylindrique avec une embase à l’ouverture permettant la fixation d’un parchemin en guise de couvercle. Ce type de pot connut une évolution à la fin du XVII° siècle sous forme de Pot Canon monté sur piedouche et muni d’un couvercle. Présentes également sur les rayonnages, les Chevrettes destinées aux liquides visqueux, sorte de cruche sphérique ou ovoïde munie d’un bec et d’une anse. Ces chevrettes, d’abord appelées « cabrettes » parce que le goulot de versement est en forme de corne de chevreuil étaient des récipients dont l’utilisation était réservée à l’apothicaire et interdite à l’épicier. Enfin, plus spectaculaires, les vases « de monstre » ou « de montre » sont les vases d’apparat, de forme balustre, coiffés d’un couvercle très décoré, réservés aux « remèdes souverains » : Thériaque, Mithridate, Alkermès, Hyacinthe. Certaines cartouches figurant sur les pots indiquent les préparations réalisées à partir de substances choisies « électio » , royales « basilicum » ou prétendant guérir tous les maux « catholicum ».

 


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Äàòà äîáàâëåíèÿ: 2015-01-05; ïðîñìîòðîâ: 116; Ìû ïîìîæåì â íàïèñàíèè âàøåé ðàáîòû!; Íàðóøåíèå àâòîðñêèõ ïðàâ





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