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CATHERINE DENEUVEIssue d'une famille de comédiens – une grand-mère souffleuse à l'Odéon, une mère actrice de théâtre et un père directeur de doublage à la Paramount –, la petite Catherine ne rêve pourtant pas d'une carrière dans le cinéma, contrairement à sa soeur Françoise, l'aînée des quatre filles Dorléac. Elle fait cependant sa première apparition à l'écran dès 1957 dans Les Collégiennes, puis tourne, alors qu'elle est encore lycéenne, Les Portes claquent. À 16 ans, celle qui s'appelle désormais Deneuve – le nom de jeune fille de sa mère – quitte le foyer familial pour vivre avec Roger Vadim, de quinze ans son aîné. Père de son fils Christian, le cinéaste lui offre un rôle dans Le Vice et la vertu en 1963. En 1964, Catherine Deneuve est l'héroïne des Parapluies de Cherbourg, le mélo en-chanté de Demy, succès public et Palme d'or à Cannes. Désormais, elle prend son métier d'actrice au sérieux, et fait des choix qui témoignent d'un goût très sûr et d'une certaine audace. Loin de son image de jeune fille romantique, que favorisent sa beauté classique et ses cheveux blonds, elle incarne une schizophrène dans Répulsion de Polanski, puis une épouse sage devenue pensionnaire d'une maison close dans Belle de jour (1966) de señor Buñuel, avec qui elle tournera le non moins troublant Tristana. Dans La Vie de château puis Le Sauvage, Rappeneau exploite sa fantaisie et son sens du rythme, qualités que l'on retrouve dans Les Demoiselles de Rochefort, comédie musicale qui la voit donner la réplique à sa soeur Françoise, quelques mois avant le décès accidentel de celle-ci en 1967. Hollywood fait alors les yeux doux à Catherine Deneuve, qui tourne aux côtés de Jack Lemmon et Burt Reynolds et devient l'image de Chanel aux Etats-Unis. Dirigée par de grands réalisateurs italiens comme Bolognini et Ferreri (Liza avec Marcello Mastroianni, le père de sa fille Chiara), l'actrice rencontre en 1969 François Truffaut, qui fait d'elle sa Sirène du Mississippi. Cette adaptation d'un polar d'Irish déconcerte le public, mais le cinéaste qui aimait les femmes offre en 1980 à Deneuve un de ses plus beaux rôles, celui d'une comédienne au tempérament passionné dans Le Dernier Métro. Le film est un triomphe, et vaut à l'actrice un César en 1981. La même année, dans Hôtel des Amériques, elle est Hélène, premier des cinq personnages de femmes à la fois volontaires et vulnérables que lui écrira Téchiné, son nouveau réalisateur fétiche (Ma saison préférée, Les Temps qui changent). Au fil des décennies suivantes, Catherine Deneuve, choisie en 1985 comme modèle pour le buste de Marianne, continue d'occuper une place centrale dans le paysage cinématographique français. Sa participation à de grandes fresques populaires, comme Indochine de Wargnier (avec à la clé un nouveau César en 1992), assoit son statut de star, mais la cinéphile Deneuve travaille aussi avec les talents les plus singuliers du cinéma français, de Carax à Desplechin en passant par Ozon (8 femmes en 2002), et même international (Oliveira, von Trier). Mettant régulièrement à mal son image de femme sophistiquée, elle campe l'héroïne suicidaire du Vent de la nuit de Garrel, et celle, alcoolique, de Place Vendôme, une prestation qui lui vaut le Prix d'interprétation à Venise en 1998, année au cours de laquelle elle reçoit à Berlin un Ours d'Or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. S'autorisant quelques incursions dans la comédie (Belle Maman, Palais royal!), l'icône Deneuve incarne la mère de Monica Bellucci dans Le Concile de pierre (2006).
GÉRARD DEPARDIEU Issu d'un milieu modeste (son père est tôlier-formeur), Gérard Depardieu grandit au milieu de cinq frères et soeurs. L'adolescent au gabarit imposant connaît une adolescence difficile, au cours de laquelle il s'adonne à des vols et trafics en tous genres. A l'occasion d'un voyage à Paris, il se découvre une passion pour le théâtre, et suit les cours de comédie de Jean-Laurent Cochet − il y rencontre son épouse Elisabeth. En 1971, il fait ses premiers pas au cinéma dans Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard. Gérard Depardieu est révélé en 1974 par son rôle de gentil voyou en cavale dans Les Valseuses, fable libertaire de Bertrand Blier avec Patrick Dewaere et Miou-Miou. L'année suivante, le succès du thriller médical Sept morts sur ordonnance permet au comédien, jusqu'alors abonné aux rôles de loubards, de montrer l'étendue de son répertoire. Tournant avec de grands réalisateurs italiens (La fresque 1900 de Bertolucci en 1976, La Dernière Femme du provocateur Ferreri), Depardieu passe avec aisance de l'univers de Marguerite Duras (Le Camion en 1977) à celui de Claude Zidi (Inspecteur la Bavure en 1980). Tout en poursuivant sa collaboration avec Blier, du grinçant Tenue de soirée à l'émouvant Trop belle pour toi en 1989, Gérard Depardieu devient le compagnon de route de plusieurs grands noms du cinéma d'auteur français : alter ego de Pialat, qui le fait tourner dans quatre de ses films, il obtient le Prix d'interprétation à Venise pour Police en 1985, et campe un abbé rongé par le doute dans Sous le soleil de Satan. L'acteur est l'un des trois cobayes de l'expérimentateur Resnais dans Mon oncle d'Amérique et trouve à la même époque des rôles d'amoureux passionné chez Truffaut, dans Le Dernier Métro – un succès commercial qui lui vaut un César en 1981– puis La Femme d'à côté. Il s'illustre parallèlement dans la comédie en formant un tandem gagnant avec Pierre Richard dans les buddy movie à la française de Francis Veber (La Chèvre en 1981, Les Fugitifs en 1986). Après le succès du Retour de Martin Guerre en 1982, Gérard Depardieu incarnera plusieurs personnages historiques ou issus de classiques de la littérature française : Jean de Florette pour Berri, Rodin dans Camille Claudel, il accomplit une de ses compositions les plus mémorables dans Cyrano de Bergerac (1990) de Rappeneau – il décroche pour ce rôle un César, un prix à Cannes et une nomination à l'Oscar. S'autorisant quelques escapades américaines (Christophe Colomb de Ridley Scott) et s'offrant le luxe de tourner avec Godard (Hélas pour moi), il multiplie alors les succès dans la comédie (Astérix et Obélix contre César, Le Placard de Veber en 2001), et sa prestation de flic fatigué dans 36 quai des orfèvres (2004) est saluée par la critique. Héros de téléfilms de prestige qui assoient sa popularité, Depardieu n'en demeure pas moins une figure centrale du cinéma français, comme en témoignent encore ses retrouvailles avec les stars Adjani (Bon voyage en 2003) et Deneuve (Les Temps qui changent en 2004).
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