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HISTOIRES AMUSANTES
Un cinéma joue un film intitulé Dans le désert du Sahara. − Donnez-moi deux billets, dit un homme à la caissière. De préférence des places à l'ombre. *** La télévision a diffusé le film Love Story. − Jamais, raconte une dame à une amie, je n'avais autant pleuré – sauf un jour où mon monstre de mari refusait de me donner une centaine d'euros pour m'acheter une robe qui m'avait tapé dans l'oeil, pendant que je feuilletais le catalogue des Trois Suisses.
Sujet 4. MÉTIERS DU CINÉMA HISTOIRE D’UN FILM Un jour quelqu’un a une idée de film. Il l’écrit. Elle est courte: deux ou trois pages, quelquefois moins. C’est la synopsis [sinopsis]. Il la montre à un producteur. Le producteur, c’est un homme d’affaire qui a de l’argent. Il sait peu de choses sur cette histoire... Elle est drôle? Les films drôles se vendent bien! Il va dépenser un peu d’argent pour faire ce film... et espère en gagner beaucoup après. Le producteur n’est souvent pas tout seul à apporter de l’argent, le pays en apporte une partie par les Fonds d’aide au cinéma et les banques aussi. Un film sur deux est fait en coproduction avec une maison étrangère. La France n’est pas comme les États-Unis, l’Angleterre ou le Japon: c’est un pays de petites maisons de production. Certaines ne font même pas un film par an. Le producteur donne la synopsis à un scénariste. Ce monsieur va écrire une histoire à filmer: un scénario. Quand il l’a écrite, cette histoire de 2 ou 3 pages est devenue une histoire de 50 pages. Elle est coupée en plusieurs scènes et il y a un peu de dialogue. Ce scénario est présenté à "la commission de contrôle". La commission peut défendre que le film passe en France ou à l’étranger: elle peut faire des coupures, c’est-à-dire enlever certaines parties du film; elle peut ne pas permettre que les moins de 14 ou les moins de 18 ans voient le film. La troisième personne importante dans un film est le réalisateur. C’est lui qui va faire le film avec les idées du scénariste et l’argent du producteur. Il commence par réécrire le scénario avec en plus l’image et le son. Il le coupe en plusieurs plans et quelquefois le change beaucoup. C’est le découpage. Les acteurs et l’équipe technique se préparent à faire le film. Il y a le chef opérateur qui est le directeur de la photographie, il s’occupe de la lumière sur les acteurs et les décors que la caméra va tourner (filmer); l’architecte-décorateur qui s’occupe des décors; l’ingénieur du son. Ils sont aidés par des assistants, des cadreurs, des machinistes. Le clapman [clapman] vient de dire le nom du film et le numéro du plan. On tourne en studio (à l’intérieur) ou "en extérieur". C’est ce qu’on appelle "le premier tour de manivelle". Le réalisateur, aussi appelé metteur en scène, doit se faire comprendre de tous: des techniciens, comme des acteurs. La script-girl [scriptgœrl] est toujours là: elle décrit tout ce qui se passe sur le plateau. Elle doit tout voir, par exemple que cet acteur n’avait pas de pipe quand il a commencé à tourner cette scène et qu’il en a maintenant une. Après le tournage, il reste beaucoup de travail au laboratoire: d’abord le montage; il faut mettre l’un après l’autre tous les plans (faire des raccords). Ceci est fait par le monteur ou le plus souvent par la monteuse. Un film se voit mais il s’écoute aussi. On va donc lui ajouter les dialogues, de la musique, des bruits; c’est le moment de mixage. Quand ce travail est fini, on a la première copie du film. Ensuite, le film va tomber entre les mains d’un distributeur. Le distributeur doit "lancer" le film et louer le plus possible de copies aux salles. Il va aussi essayer de faire parler du film à la radio, dans les journaux et même à la télévision. Il y a d’abord la Première. C’est la première représentation publique où vient le Tout-Paris: réalisateurs, acteurs, critiques et gens importants. C’est la première fois que le film passe. Puis le film va passer tous les soirs dans les salles d’exclusivité à Paris et dans quelques grandes villes. Elles sont les seules salles à pouvoir montrer (projeter) ce film pendant un certain nombre de semaines. Vient le tour des autres salles de cinéma de quartier. Le film passe parfois après un documentaire ou un premier film. Un film reste à l’écran à peu près trois ans, après on l’oublie. Il passera peut-être à la télévision, ou sera gardé par les archives du film. D’après N. McBride Le Cinéma d’aujourd’hui LE TOURNAGE D’UN FILM
Un film ne se réalise pas comme par enchantement, d’un seul coup de baguette magique. Sa conception, sa préparation, sa réalisation sont le fruit d’un travail collectif. Un grand metteur en scène peut imposer sa personnalité mais n’est jamais entièrement responsable de son œuvre comme un peintre ou un écrivain. La préparation d’un film. Le point de départ d’un film peut être soit une idée originale dont on écrit une synopsis de cinq à vingt pages, soit un roman ou une pièce de théâtre que l’on cherche à adapter à l’écran. Le travail du scénariste est de transformer la synopsis en véritable scénario: il découpe le récit, et, plan par plan, décrit l’action telle qu’elle sera ultérieurement filmée. Il consigne ses notes sur un cahier de 250 à 300 pages: sur la partie gauche sont minutieusement détaillées les indications concernant le décor, l’éclairage, les déplacements et les gestes des acteurs, sur celle de droite, le dialogue du film complété par l’ambiance sonore (bruits, etc.). Les dialogues sont souvent écrits par un dialoguiste réputé pour sa connaissance de la langue orale et qui sait faire vivre avec justesse sur l’écran différents milieux sociaux. Le metteur en scène collabore en principe étroitement au scénario. La préparation du film étant achevée, le plus délicat reste à faire. Un très beau scénario peut être dénaturé par une mise en scène inadéquate [inadekwat]. Le contraire est vrai aussi. Que de films aux sujets rebattus que le talent d’un metteur en scène inventif, d’un opérateur inspiré, voire d’un décorateur, a soudain transformé! Le tournage. Le premier jour de tournage est arrivé. L’équipe technique du film est réunie, le matériel nécessaire est rassemblé, le plan de travail quotidien a été mis au pointpar le régisseur général. Les décors, commandés par l’architecte-décorateur et exécutés par les maquettistes, menuisiers, peintres, staffeurs, tapissiers, ensembliers, sont enfin prêts. L’équipe d’électriciens a disposé et réglé les projecteurs (spots [spot] et sunlights [sœnlajt]) et s’affaire sur les passerelles. Le directeur de la photographie, aidé de son assistant, donne ses ordres au caméraman [kameraman] et au pointeur. Le tournage en studio s’avère souvent plus pratique et moins coûteux (on évite les déplacements onéreux de l’équipe entière qui ainsi n’est pas soumise aux caprices du temps). Néanmoins, il est bien rare qu’un film ne comporte pas quelques séquences en extérieur.
L’activité qui règne sur le plateau est pour le profane tout à fait déroutante. De plus, très souvent, un film n’est pas tourné dans son ordre chronologique: un esprit rationnel y perd vite son latin. Pourtant, rien n’est laissé au hasard. La plupart des scènes ont été répétées plusieurs fois par les doublures des vedettes ou les seconds rôles, de façon à ne pas gâcher trop de pellicule. Cependant, si généralement on se contente de deux ou trois prises, certains metteurs en scène sont connus pour leur minutie et leur exigence. Besson par exemple a la réputation d’un bourreau d’acteurs. On a dit avec peut-être quelque exagération qu’il a demandé à ses acteurs de recommencer 70 fois la même scène. Le clapman présente à la caméra son ardoise dont il actionne d’un geste brusque le volet, et se retire du champ. L’opérateur suit les évolutions de la caméra dont il a auparavant réglé tous les infimes détails avec ses aides, le perchman [perJman] tient au-dessus des acteurs un petit micro qui enregistrera fidèlement les dialogues, l’ingénieur du son, casqué, enregistre lui aussi le texte, mais également l’ambiance sonore dont il règle l’intensité. La script-girl a un rôle prédominant: à la fois secrétaire et chronométreuse, elle a pour consigne principale de veiller à l’exactitude des raccords; en effet, il ne s’agit pas pour un acteur, par exemple, de frapper à une porte coiffé d’un chapeau et de se retrouver, le plan suivant, dans la pièce, nu-tête et les mains vides: or les deux plans peuvent être tournés à plusieurs jours d’intervalle; il faut donc noter scrupuleusement tous les détails d’habillement, la position exacte des acteurs et, chose plus délicate, veiller à la parfaite harmonie des raccords de mouvements. Il s’agit maintenant de donner vie au scénario, de rendre émouvants, dramatiques ou simplement vrais, les personnages et donc les acteurs. Prévoir le meilleur cadrage, le meilleur mouvement d’appareil, le meilleur éclairage, c’est le travail conjugué du réalisateur et du chef opérateur. La caméra, depuis le début du cinématographe, a appris à bouger: les travellings [travliŋ] permettent de suivre un personnage, de l’approcher, de s’en éloigner. Certains de ces mouvements sont réalisés grâce à des chariots roulant sur les rails. Les panoramiques permettent une vue d’ensemble sur un décor ou un paysage, la caméra pivotant sur son axe. Les trucages (surimpression, ralenti, accéléré) offrent toutes les illusions optiques possibles. Le tournage du film achevé, une autre opération a lieu dont l’importance est capitale: le montage. Il s’agit de rendre au film son ordre chronologique, tout en restant fidèle aux intentions du réalisateur et au rythme qu’il a décidé d’imprimer à son œuvre. Le montage de la bande-image s’accompagne du montage sonore (montage des dialogues, des bruits, de la musique), puis mixage des trois bandes précédentes en une bande unique. Le film est désormais prêt à être projeté sur les écrans. Le distributeur en fait tirer plusieurs copies, se charge de son lancement publicitaire et de son exploitation dans les salles de spectacle. Il reste un rôle déterminant à jouer. C’est vous, spectateurs, qui allez, par votre enthousiasme et votre réticence, décider du succès ou de l’échec d’une longue entreprise qui a nécessité des semaines et des semaines d’efforts passionnés. Vocabulaire, commentaire et abréviations Une synopsis: bref résumé. Régisseur général: personne qui est chargée de l’organisation matérielle du tournage. Staffeur: ouvrier qui effectue la pose et le moulage des ouvrages en staff (décors composés d’un mélange de plastique, de plâtre et de filasse). Spot: petit projecteur à faisceau lumineux étroit qui éclaire un acteur ou une partie du décor. Sunlight: projecteur puissant diffusant la lumière sur l’ensemble de la scène. Pointeur: technicien qui assure la mise au point de la caméra. Séquence: suite de plans constituant une scène entière. Clapman: technicien qui présente devant la caméra, au début de chaque prise de vues, la claquette. Champ: espace filmé par la caméra. Perchman: technicien chargé du maniement de la perche qui porte le micro.
Devoir
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