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L’EGYPTEDans les années 3000 avant J.C., l’Egypte est unifiée et va connaître plusieurs millénaires de prospérité et une civilisation brillante dans laquelle l’art et la religion occupent une grande place. En Egypte, c’est dans son cœur que «Ptah», dieu du commencement a créé le monde. Le cœur est le symbole de la vie par excellence aussi bien sur la terre que dans l’au-delà. Le nom symbolique du cœur «Ab» manifeste la partie de l’être qui témoigne de l’âme «Bâ» et des actions bonnes ou mauvaises dans la vie. C’est sur les bords du Nil que l’homme apprend à nier la mort. Les Dieux ne sont plus les seuls à être immortels. La construction des pyramides où les défunts sont entourés du même environnement que de leur vivant en sont le témoignage. Il va s’en suivre les pratiques funéraires. Par la momification, le défunt s’identifie à Osiris, le premier des ressuscités devenu souverain du royaume des morts. Les Egyptiens avaient ainsi créé l’intemporel. Maladie et mort faisaient partie de la condition humaine, la maladie n’étant pas le châtiment du péché, comme c’était le cas en Mésopotamie. C’est seulement le jour du jugement que les justes seront récompensés et les injustes punis. C’est la pesée des âmes.
Le livre des morts déposé contre sa momie lui donne des instructions pour triompher des obstacles et lui enseigner les prières à réciter au moment où son cœur est pesé. Si la balance reste équilibrée, le mort est admis au bonheur éternel. L’homme juste mérite seul l’éternité. La maladie occupe une place non négligeable. Les dieux n’échappent pas à la maladie. Aussi ont-ils inventé la médecine pour leur propre usage. Ra, le Dieu Soleil ne fût-il pas guéri d’un mal de tête par la déesse Isis au moyen d’un remède contenant des capsules de pavot… La maladie est considérée comme la possession du corps par un dieu, un mort, un ennemi. Aussi le médecin possède-t-il un pouvoir magique et accompagne-t-il l’administration de drogues, d’incantations. Mais dans ce pays profondément religieux, où Akhénaton au XIV° siècle avant l’ère chrétienne a tenté de faire du pharaon un homme vénérant un seul dieu, Aton, le soleil,.l’art médical, de magique va devenir religieux. Le médecin sera le plus souvent un prêtre tenant son art des dieux. La médecine, à l’image de la religion est entourée de rites magiques. Ainsi, dans le cas de brûlures, les incantations permettent de détourner l’attention du malade de sa souffrance. La guérison du coryza, selon le papyrus d’Ebers demande, en même temps que l’administration de drogues, la formulation d’une incantation : «Ecoule-toi, coryza, fils de coryza, toi qui brises les os, qui fracasse le crâne, qui taraude le cerveau. J’ai apporté un remède, qu’il te chasse, qu’il t’expulse.»
Les Egyptiens accordent une valeur prépondérante à l’écrit. Les livres médicaux avaient été donnés aux hommes par Thot, dieu de la sagesse. Parmi d’autres attributions, il était considéré comme : «le savant, le maître des livres, le maître des paroles divines, des textes sacrés, Celui qui a donné aux hommes la parole et l’écriture». Thot était le patron des scribes. Médecin et magicien des dieux, il avait guéri Horus d’une piqûre de scorpion. Plus tard, les Grecs l’assimilèrent à leur dieu, Hermès et donnèrent le nom de livres hermétiques aux livres de Thot. Les formules thérapeutiques transmises par les papyrus sont, selon la tradition, la copie de livres secrets d’origine divine conservés dans des temples. Ainsi, le papyrus de Brugsch présente en exergue la phrase suivante : «Commencement du livre de guérir les maladies, trouvé en écriture ancienne dans un coffre, aux pieds d’Anubis, à Litopolis, au temps du roi Onsaphaïs». L’Art médical se réclame d’une figure mi-divine, mi-humaine, celle d’Imhotep, Dieu de la médecine dont le nom signifie : «celui qui vient en paix». Architecte de la pyramide à degrés de Saqqarah, alchimiste, astrologue, médecin, il fut divinisé après sa mort.
Le caractère sacré de la médecine conférait aux prescriptions les plus anciennes, les plus proches de la révélation divine, la plus grande efficacité. Selon Diodore de Sicile :»Les médecins établissent le traitement des malades d’après des préceptes écrits, rédigés et transmis par un grand nombre d’anciens médecins célèbres. Si, en suivant les préceptes du livre sacré, ils ne parviennent pas à sauver le malade, ils sont déclarés innocents et exempts de tout reproche ; s’ils agissent contrairement aux préceptes écrits, ils peuvent être accusés et condamnés à mort». La thérapeutique faisait une place importante aux pratiques d’incubation. Au cours de celle-ci, le malade dormait pendant la nuit dans le parvis d’un temple. Récitation de formules ésotériques et administration de drogues favorisaient les rêves qu’au réveil le prêtre interprétait en vue de choisir convenablement les sacrifices et les dons qui procureraient la guérison.
Les médecins, dont le nom était représenté par un symbole hiéroglyphique comportant un bistouri et un mortier, soignaient leurs malades par des drogues qu’ils préparaient dans une chambre réservée des temples, l’Asit. Ces drogues utilisées sous forme de décoctions, potions, fumigations, collyres sont consignées dans des papyrus médicaux et les «ostraca» médicaux (éclats de calcaire ou fragments de poteries sur lesquels étaient gravées des inscriptions). L’un des papyrus les plus intéressants en thérapeutique est un papyrus datant de 1600-1500 avant J.C., le papyrus d’Ebers découvert par Ebers dans les ruines de Louxor. Il comporte les connaissances de l’époque en anatomie, physiologie, pathologie. Environ 700 drogues d’origine végétale, animale et minérale sont citées dans différentes formes pharmaceutiques/ Des végétaux tels que la racine de Grenadier (anthelminthique) ; le Genévrier, la térébenthine et la Scille (diurétiques) ; le Chanvre indien, la Jusquiame, la Mandragore, le Pavot (sédatifs, antispasmodiques) ; le suc extrait des graines de Pavot (administré aux enfants pour les empêcher de pleurer) ; la Colchique (contre la goutte) ; la Camomille, la Menthe, la Coriandre, l’Anis, le Cumin, le Fenugrec, le Thym, le Safran (digestifs et carminatifs) ; l'Absinthe, la Noix de Muscade (stimulants), les amandes, le Labdanum (émollients) ; les figues et les dattes (affections hépatiques) ; les fruits de Sycomore (Ficus Aegyptiae), la Coloquinte, le Ricin, l’Aloès, le Séné, le Tamarin, les figues (laxatifs, classe de remèdes très utilisée). Le Lotus bleu, Nymphaea coerulea dont les fleurs s’ouvrent le matin et se referment le soir, attaché au culte d’Osiris provoque un état d’extase (dû à la présence d’alcaloïdes à effets narcotiques. Des substances minérales telles que le carbonate de calcium (antiacide), le sel, les sels de cuivre (antiseptiques, astringents), la magnésie (laxatif). Le natron, mélange de carbonate et bicarbonate de sodium contenant du sulfate et du chlorure de sodium comme impuretés, recueilli à la surface des lacs, est un détergent alcalin qui sert pour la fabrication des savons. Il sert aussi à purifier la bouche avant le culte divin («détergent de l’âme») et à la momification des cadavres. Il est le monopole du Pharaon. Un autre papyrus qui fait référence dans le domaine chirurgical est celui découvert en 1860 à Thèbes par Smith. L’Egyptienne, pour entretenir sa beauté, fait appel aux substances minérales. Elle prend des bains de bicarbonate de sodium. Le maquillage des yeux important pour les femmes mais aussi pour les hommes utilise des substances minérales. L’œil est allongé par un trait noir de sulfure de plomb argentifère et est entouré d’un large cercle vert d’hydrosilicate de cuivre. C’est là, le secret du regard de Néfertiti et de Cléopâtre. Des substances animales telles que le miel, la cire, le lait (émollients et sédatifs) sont utilisées. Le miel sert d’adoucissant et d’antiseptique. Sur les plaies, il absorbe l’eau et arrête l’infection. En effet cette dernière propriété est due à l’hypertonicité du miel et à la présence de glucose-oxydase qui en présence de glucose donne de l’eau oxygénée. Le foie de bœuf est utilisé pour les maladies oculaires (héméralopie ou cécité nocturne). Les moisissures (assimilables aux antibiotiques) sont prescrites. Les formes médicamenteuses sont nombreuses ; la préparation comporte le principe actif incorporé à un excipient : matière grasse, eau, lait, vin, bière, additionné d’un produit destiné à rendre agréable le remède, souvent un édulcorant : miel, figues. Les drogues sont conservées dans des réserves, les «maisons de vie» dans lesquelles les médecins apprennent leur art. Le responsable du stockage de ces drogues est le «gardien de la myrrhe de la maison de vie «, la myrrhe étant le symbole des remèdes. La myrrhe provient d’un petit arbre d’Ethiopie et de Somalie, le Commiphora abyssinica. De cet arbre s’écoule, par incision, un suc jaune qui se transforme en larmes rougeâtres de saveur amère (en arabe : mourr=amer) la myrrhe. L’intérêt des égyptiens pour la médecine la pharmacie et la chimie est attesté par de nombreux vocables d’origine égyptienne qui, par l’intermédiaire du grec sont parvenus jusqu’à nous. Ainsi, l’ammoniaque est le «sel d’Ammon».
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