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Maladies du siècle et atouts de la BiologieTuberculose, choléra, fièvre puerpérale ont déjà un long passé. Hippocrate avait fort bien identifié la tuberculose pulmonaire dénommée phtysie (phtisein = dépérir) avec ses symptômes : amaigrissement, langueur, toux, sang dans les crachats. D'autres formes de tuberculose, osseuse, ganglionnaire sont connues, la tuberculose ganglionnaire ou écrouelles guéries, selon les chroniqueurs, par le toucher du roi. La littérature du siècle décrit l'évolution de la maladie avec son issue inexorable et tragique chez les jeunes. Le choléra, considéré comme propre aux pays exotiques, en raison des échanges commerciaux, sévit de nouveau. L'épidémie de 1832 à Paris a commencé en Inde et s'est manifestée dans le monde entier. La fièvre puerpérale, fièvre atteignant l'accouchée, à la suite d'une infection utérine, fait de nombreuses victimes. Grâce à l'oeuvre pastorienne ( découverte des germes responsables des fermentations, du rôle pathogène des microbes ainsi que l'étude des procédés de stérilisation) , ces affections comme beaucoup d'autres vont voir leur pronostic changé. Chirurgie et obstétrique vont faire de réels progrès. Ainsi, après les travaux de Lister et Lecomte de Nouy sur l'asepsie, Semmelweis et Pasteur découvrent que l'agent de la fièvre puerpérale est le streptocoque véhiculé d'une patiente à l'autre par les accoucheurs. Ceux-ci sont en butte à l'incompréhension du monde médical de l'époque. Semmelweis restera incompris et sera mis à l'écart par ses confrères. Les partisans de la génération spontanée perdent peu à peu de terrain. le microscope permet d'affronter le domaine jusque là mystérieux des microbes et de prouver l'absence d' une génération spontanée. Pasteur peut conclure : "Dans l'état actuel de la science, la doctrine des générations spontanées est une chimère." Devant le corps médical qui accueille avec réticence les idées nouvelles, Pasteur proclame : "Si j"avais l'honneur d'être chirurgien, pénétré comme je le suis des dangers auxquels les exposent les germes des microbes répandus à la surface de tous les objets, particulièrement dans les hôpitaux, non seulement je ne me servirais que d'instruments d'une propreté parfaite, mais, après avoir nettoyé mes mains avec le plus grand soin et les avoir soumises à un flambage rapide, je n'emploierai que de la charpie, des bandelettes, des éponges préalablement exposées dans un air porté à la température de 100° à 150° ; je n'emploierais qu'une eau qui aurait subi la température de 110° à 120°."
Pasteur découvre également le phénomène du vieillissement des cultures microbiennes, la méthode de l'atténuation des virus et le principe de la vaccination qu'il applique à la prévention du Charbon et au traitement de la rage. Le 6 juillet 1885, Pasteur essaie avec succès le vaccin antirabique sur un jeune garçon. Jenner, déjà au XVIII° siècle, avait démontré que l'immunité contre la variole pouvait être obtenue en inoculant à l'homme la variole des bovidés. Après les travaux de Pasteur, une nouvelle arme contre les bactéries et les virus est née, le vaccin. L'un d'eux contre le bacille responsable de la tuberculose, le bacille de Koch (identifié par Koch en 1882) est préparé par Calmette et Guérin avec un bacille privé de virulence, le B.C.G. (1922). Les plantes livrent leurs secrets : les alcaloïdes et les glucosides : Sont extraits des végétaux, alcaloïdes et glucosides, principes actifs mieux dosables, plus efficaces, plus constants dans leurs effets que les extraits utilisés jusqu'alors. L'opium, obtenu par incisions circulaires des capsules de pavot, utilisé depuis plus de 3000 ans, est très prescrit au XIX° siècle comme somnifère ainsi que contre les fièvres intermittentes, les douleurs et les spasmes. Administré sous forme d'élixir parégorique, c'est un antidiarrhéique et un calmant. A partir de l'opium, sont découverts après les travaux de Derosne et Séguin, la morphine par Sterturner en 1806, la codéine, aux propriétés antalgique et antitussive, par Robiquet en 1832, la papavérine, spasmolytique et vasodilatatrice, par Merck en 1848. Pelletier et Caventou isolent à partir de la noix vomique, la strychnine, la brucine; de l'ellébore, la vératrine; du quinquina, la quinine. Par la suite, Pelletier fabrique industriellement la quinine avant de fonder avec Robiquet une maison de produits chimiques. De l'Ipécacuanha, Magendie et Pelletier isolent l'émétine (1817), vomitif puissant; du Café, Runge et Caventou, la caféine (1820). En isolant certains principes actifs, des plantes utilisées dans des pratiques de sorcellerie sont démystifiées. Il en est ainsi de la Belladone, de la Mandragore, de la Jusquiame, du Datura stramonium. La Belladone, désignée successivement aux XV° et XVI° siècles sous les noms de Solanum furiale et de Solanum somniferum, devient avec Linné, l'Atropa belladona, la plante qui, tel Janus, a deux visages. Atropa, la Parque chargée de couper le fil des vies humaines. Belladona évoque l'utilisation que les belles italiennes en faisaient dans la préparation de fards. Appliqués sur les paupières, ils provoquaient une dilatation de la pupille (mydriase) et donnaient un regard enjôleur. En 1833, Mein, Geiger et Hessé isolent à partir de cette plante, l'atropine déjà entrevue par Vauquelin en 1809. L'atropine présente une activité antispasmodique (au niveau des bronches, c'est un antiasthmatique), ralentit les mouvements de l'intestin (antidiarrhéique), dilate la pupille, accélère le rythme cardiaque, tarit les sécrétions. A doses élevées, elle provoque délires, hallucinations, stupeur qui faisaient utiliser la plante en sorcellerie. De la Jusquiame, Geiger et Hesse isolent l'hyosciamine. Du Datura stramonium ou "Herbe des sorciers", sont obtenus l'hyosciamine et la scopolamine, de la Mandragore, l'atropine et l'hyosciamine. De l'Erythroxylon Coca, Niemann isole en 1859, la cocaïne. Cet alcaloïde sera utilisé pour ses propriétés toniques et en anesthésie locale. Vulpian et Claude Bernard en 1844 étudient l'activité physiologique des curares obtenus à partir de diverses espèces de Strychnos. Mais il faudra attendre 1935 pour l'isolement de la D-tubocurarine, qui sera utilisée en anesthésiologie. Les recherches de Claude Bernard l'amènent à défendre la vivisection, ce qui lui vaut l'hostilité de sa femme. Après leur séparation, sa femme créera la Société Protectrice des Animaux. Des maladies mystérieuses des siècles passés trouvent une explication grâce à la découverte de certains principes actifs. Ainsi, à partir de l'ergot de seigle, champignon qui parasite des épis de seigle sauvage, Tanret isole, en 1875, l'ergotinine. Seront par la suite découverts, d'autres alcaloïdes, ergotamine, ergotonine à partir desquels, les chimistes prépareront des dérivés hydrogénés tels que la dihydroergotamine. Comme les dérivés naturels, ils ont des propriétés vasoconstrictrices et sympathomimétiques qui les font utiliser dans l'hypertension, les crises de migraine et les déséquilibres neuro-végétatifs.
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