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L'ECOLE DE SALERNEHéritière de la tradition médicale arabe, l'école de Salerne, fondée au IX° siècle, est l'école de Médecine la plus réputée du Moyen Age, la "Civitas hippocratica". Pour sa création, diverses hypothèses ont été avancées. Elle serait dûe, soit à charlemagne, soit aux arabes et à Constantin l'Africain, soit aux religieux de l'abbaye du Mont Cassin, proche de Salerne. Selon la légende, quatre médecins, l'Arabe Adela, le Juif Helinus, le Grec Pontus et le Latin Salernus, auraient contribué à la fondation de cette école, par l'union de leur quatre cultures, la position géographique de Salerne, au coeur de la Méditerranée plaçant la ville au carrefour des échanges culturels et commerciaux. Le grand renouveau culturel bénédictin, avec comme principal centre Montecassino, représenté à Salerne par l'Abbaye de San Benedetto joua également un rôle dans l'évolution des sciences et en particulier en thérapeutique. La médecine s'enrichit de connaissances expérimentales acquises par les médecins religieux dans les monastères et par les médecins laïques. Les premiers indices historiques de l'activité de l'école de Salerne remontent au X° siècle. Mais c'est en 1231 dans les "Constitutions de Frédéric II" publiées à Melfi que l'école est citée: "Ecole médicale de Salerne, la seule du royaume" et c'est en 1280 que Charles Ier lui donne ses statuts. Médecine et pharmacie sont codifiées. Droguistes et apothicaires en nombre limité doivent prêter serment. A Salerne, vers 1100, apparaît l'alcool utilisé sous deux formes: aqua ardens à 60° et aqua vitae à 90°.Ce nouveau solvant devait être largement utilisé pour les préparations de remèdes et de parfums. Nombreux seront les vocables pour le désigner: âme du vin, eau flagrante, permanente ou éternelle, esprit subtil, lumière des mercures, prime essence, quintessence. La médecine salernitaine est basée sur la théorie humorale hippocrato-galénique. La maladie étant un déséquilibre des quatre humeurs, il est nécessaire de rétablir l'équilibre humoral en diminuant ou en augmentant les sécrétions en tenant compte de l'âge, de la saison et de la partie du corps concernée. Niccolo Salernitano (ou Préposito), directeur de l'Ecole vers 1150 est probablement l'auteur du Qui pro quo et de l'Antidotarium, première des pharmacopées de type moderne avec composition et propriétés des préparations destinées à des desseins pratiques. Ainsi, dans le "spongia soporifera", sont citées les substances narcotiques à respirer à des fins anesthésiques: opium, mandragore, cigüe, mûre, laitue, lierre. Lorsqu'il était nécessaire de redonner des forces au patient, du jus de de fenouil est placé dans les narines. Un certain nombre de substances appartient à la médecine arabe. Cet ouvrage sera le Codex des apothicaires sous le règne de saint Louis. Mathaeus Platearius (ou Matteo Plateario) rédige le Liber de simplici medicina connu également sous le nom de Circa instans dont le titre est extrait des premiers mots du prologue: "Circa instans negocium in simplicibus medicinis nostrum versatur propositum". Cet ouvrage commence par une description de près de 500 plantes avec leur origine géographique. Les connaissances reprennent essentiellement celles du De Materia Medica de Dioscorides. Une Salernitaise, Trotula ou Trocta, obstétricienne du milieu du XI° siècle, écrit un célèbre traité de gynécologie et d'obstétrique: concernant tous les aspects de la féminité, y compris les préoccupations psychologiques et esthétiques: De mulierum passionibus ante et post partum. La miniature ci-dessous figure la césarienne de l''histoire de César. Ce dernier naquit ainsi, selon une tradition qui s'est avérée fausse.
Constantin l'Africain, après une vie d'étude et de voyages qui l'avait amené en Perse, en Arabie, en Espagne, vient à Montecassino. Il traduit de nombreux textes et favorise leur diffusion qui va développer l'intérêt pour la doctrine aristotélicienne dont ils sont porteurs, contribuant ainsi à la naissance de la philosophie scholastique. Un chirurgien du XII° siècle, Ruggero da Frugardo écrit un traité de chirurgie intitulé Rogerina dans lequel il envisage aussi bien des traitements externes que des opérations, le mot chirurgie désignant à l'époque médiévale "toute chose guérie par la main. En 1250, Rolando da Parma fait paraître une nouvelle édition de la Cyrurgia de Ruggero. Gilles de Corbeil (1140-1224°, élève de l'Ecole de Salerne, médecin de Philippe Auguste, écrit de nombreux traités: "Sur les urines", "Sur le pouls", "Des médicaments composés". Mais l'Ecole de Salerne acquiert surtout la notoriété par la publication, en 1066, du Régime de santé de Salerne, recueil de règles d'hygiène pour un mode de vie proche de la nature et une dédramatisation de la maladie. Certains préceptes comme ceux-ci sont restés célèbres: "Si tu venais à manquer de médecins en voici trois excellents: la gaieté, la tranquillité et des repas modérés.";" De la Sauge, un homme peut-il mourir alors que la sauge fleurit dans son jardin?" En Occident, dès la chute de l’Empire romain d’Occident et de la décadence qui s'ensuit, le christianisme s'intéresse à la santé morale mais aussi à la santé physique de la population. A l’époque mérovingienne (481-751), à proximité de l’évêché, apparaît la maison des pauvres. Plus tard, sous l’époque carolingienne (751-987), chanoines et moines se substituent à l’évêque. Dans chaque monastère, le frère aumônier est chargé de l’accueil des pauvres et des pèlerins qui sont hébergés dans un local proche de la porte de la maison, « l’hospitalia » (au sens étymologique du terme, «la chambre pour les hôtes »). La présence, parmi les assistés, d’infirmes et de malades inspire chez les moines qui les accueillent dans des infirmeries ou des hôpitaux, des préoccupations d’ordre médical. Les religieux, en fondant les premiers hôpitaux, en soignant les pauvres par charité ont suivi les paroles du Christ dont Saint Mathieu s’est fait l’écho : « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux. » Sous l’impulsion de certains dirigeants de communauté, les monastères servent de lieu d’asile à l’art de guérir que les moines exerceront du V° au XII° siècles en concurrence avec les laïcs avant de se voir interdire l’exercice de la médecine par les supérieurs des couvents. Au V° siècle, Saint Patrick en Irlande, au VI° siècle, Saint Colomban à Luxeuil vers 590 et à Bobbio, près de Pavie, en 612, fondent des couvents. Cassiodore, savant bénédictin qui rédige en 544 les « Institutiones divinarum et humanorum » dans lesquelles il recommande aux moines : « Apprenez les propriétés des simples et des remèdes composés… » est le premier à inciter les moines à soigner leurs prochains. Ces couvents atteindront leur apogée sous le règne de Charlemagne. Dans le monastère, des moines, médecins et infirmiers s'occupent de l'infirmerie; les apothicaires, de la réserve des drogues. Quelquefois, le monastère, possédant des reliques miraculeuses, attire les malades. Parmi les plus célèbres, Saint-Martin de Tours, Sainte-Radegonde près de Rodez, Conques. Certains moines médecins sont restés célèbres: Hugues, abbé de Saint-Denis Devant l’essor démographique, les brassages de populations, pèlerinages, croisades, épidémies, les hôpitaux créés par l’Episcopat ainsi que par les Ordres Hospitaliers se multiplient pour l’accueil et le soin des malades. Les moyens sont modestes mais la Charité et la foi font le reste.
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